La France et les passoires thermiques



Trop longtemps la France ne s'est que très peu préoccupée du mauvais état de ses logements. Le mauvais entretien du parc immobilier met en avant le fait que les passoires thermiques sont légion. Alors que les finances des ménages ne sont pas au plus haut, l'état lance des programmes pour réduire le gaspillage pour la dépense énergétique.

LES ACTIONS POUR CHANGER LES CHOSES

30 % des ménages français sont sujets à la précarité énergétique

Parmi les nombreuses priorités du gouvernement français, figure son désir de mettre fin, d’ici dix ans, au règne des passoires thermiques dans lesquelles vit la majorité des français. Aujourd’hui, on compte près de 3,3 millions de ménages français qui continuent de vivre dans des habitations avec une mauvaise isolation (publication de l’Observatoire de la précarité énergétique en novembre dernier). Cette situation a pour conséquence la déperdition énergétique et donc le gaspillage financier. On rapporte d’ailleurs que pas moins du tiers de la population a renoncé au confort thermique apporté par le chauffage afin de faire des économies sur la facture d’électricité. 15 % ont d’ailleurs témoigné avoir eu froid dans leur habitat pendant l’hiver dernier. Et ce n’est pas tout, la forte dépendance aux déplacements en voiture de même que l’étalement urbain a fragilisé pas moins de 2,7 millions des ménages.
Le baromètre d’Open Exp a été publié le 20 février dernier, le classement en matière de précarité et de vulnérabilité énergétique. Il en ressort que la France occupe respectivement la 10e et la 11e place. Et pour cause, les températures glaciales en hiver et torrides en été, de même que l’étalement en zone urbaine, qui rend vitale l’utilisation de la voiture. Voyons de plus près ce qui se passe en réalité.

Les restrictions sur le chauffage

Si la France est aux extrêmes en hiver comme en été, c’est bien parce que les français sont obligés de restreindre leur utilisation du chauffage ou du climatiseur pendant les saisons. La raison est toute simple. Les factures sont énormes. La France se retrouve donc en situation de précarité énergétique toute l’année durant. Et ce phénomène s’est d’autant plus accentué depuis la situation de crise climatique qu'a connu le pays et l’augmentation des conditions météorologiques extrêmes qui affectent essentiellement les ménages pauvres. Entre 2000 et 2004, les dépenses énergétiques de ces derniers ont connu un accroissement de 33 %. Ceci explique les 3,3 millions de français côtoyant cette précarité en matière d’énergie.
Face à cette situation, le gouvernement a pour objectif à l’horizon 2028 de faire passer le taux de cette précarité, de 11,6 % à 9,5 %. Toutefois, les annonces trouvent que cet objectif est un peu mince. Selon le plan de rénovation énergétique présenté au cours du mois d’avril, les bâtiments pourront enfin bénéficier d’une bonne isolation thermique d’ici à 10 ans avec un budget alloué de 14 milliards d’euros. 

La forte dépendance à la voiture

Les français dépendant de plus en plus de leur voiture pour assurer leur transport. Ce qui leur a valu la 11e place en ce qui concerne la vulnérabilité énergétique. Une seule cause : l’étalement urbain. En effet, on ne s’en rend toujours pas compte, mais 40 % des dépenses en énergies des français sont attribuables à l’achat du carburant pour les voitures.
Selon le Commissariat général au Développement durable (CGDD), près de 2,7 millions des ménages sont dans ce cas de figure. Le baromètre d’OpenExp, montre qu’à force de promouvoir l’étalement des zones urbaines, l’hexagone a indirectement encouragée, l’utilisation intempestive de la voiture. Ce qui a entraîné une spéculation des dépenses en carburant. En 2012, l’Iddri avait vu venir cette situation, lorsqu’elle parle de l’influence négative de la périurbanisation sur les prix des logements et l’augmentation de la situation de vulnérabilité, (voir l'article).
Au final on estime que près de 700 000 ménages en France sont sujets à la précarité et à la vulnérabilité. De quoi sonner l’alarme.

L'équipe D-Habitat
Crédit photo : PIXABAY


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